Forum Petit Prince

[Leïla La rose bleue]

Une espèce de fic plus élaborée que la précédente beaucoup moins mary sue et plus porté sur Fëanàro, un personnage qui me tient à coeur.
En comparant avec l'ancienne j'ai bien rit. Dites ce que vous en pensez

Chapitre 1: Reveil

Un enfant est seul au milieu d'un grand salon.
Ses yeux bleus modorés semblent prendre l'éclat des flammes devant lesquelles il se trouve.
Il tend la main vers elles.
Elles débutent une danse.
Le jeune garçon se laisse hypnotisé, sa chevelure semble s'embraser à son tour.
Il se sent enfin vivant, il ne fait qu'un avec elles.
Soudain un garçon plus âgé aux cheveux d'ors le saisit violemment pour l'éloigner du feu.
Tout est noir à présent, pourtant au bout du tunnel l'on peut voir le jeune homme, puis l'homme qu'il est devenu.
La vision s'éloigne, il remonte à la surface d'un grand puits de souvenirs qui tenteraient de le retenir en vain.

J'ouvris lentement les yeux, détendis mes muscles.
Cette histoire est la mienne.
Enfin il y a si longtemps de cela.
Ce n'était qu'un rêve, je ne voulais plus en entendre parler.
Ils m'avaient tous déçu, trahi.
Je n'étais plus qu'une âme perdue, mais une âme qui aurait sa revanche.
J'esquissais un sourire mauvais. Ce sourire que je faisais avant de tuer, un peu pour me rassurer moi même.
J'entendis du bruit dans la cuisine. Je me levais aussitôt.
Ma colocatrice était une jeune étudiante rousse. Pas vraiment belle, pas vraiment laide, ni même dans la norme.
La norme je haïssais ce mot, sa définition.
Non elle était un beau portrait de ses âmes en perdition : rêveuse, forcée à grandir par la force des choses et paumée. Je l'appreciais malgré ce qu'elle était, une humaine, elle me ressemblait au fond. Il fallait bien creuser certes, mais je n'étais pas de ces personnes qui s'attache au premier regard. Je pouvais lire dans les pensées des autres, cela aidait beaucoup à connaître les gens en profondeur.

"- Féfé, t'as pas vu mon dossier, je l'ai posé hier sur la table ou sur le canapé, enfin quelque part dans l'apart quoi?"

Féfé...
Je détestais ce surnom puéril. J'en fis abstraction:

"- A côté de l'ordi sous la pile de dessin.

-Merci. Bien dormi?"

Elle avait posé son regard bleu sur moi, elle semblait comprendre que j'avais mal dormi. Ah les femmes et leurs intuitions à la noix...

"- Ouais. J'ai vécu pire t'inquiète pas et file à ton oral, tu va être en retard.

-On en parle ce soir, je te lacherais pas! Mais c'est vrai que je vais pas faire super bonne figure si je commence comme ça. A ce soir!"

Je ne répondis qu'à peine. Un grognement c'était mon mode de communication et encore quand j'étais de bonne humeur. Elle était loin, j'avais au moins une journée paisible en vue. Je me posais devant mon laptop. Je n'allais pas trainer sur les forums comme l'aurait fait Leïla, moi j'allais juste forcé les systèmes de sécurités des plus grandes puissances mondiales. Je fis defiler le menu.
Ce n'était pas réjouissant. Les états semblaient s'être réunis dans le but de créer un FBI anti-immortels. Je serrais les poings. Les humains nous avaient tous pris et ils allaient même jusqu'à nous pourchasser jusqu'au dernier.
C'était sans compter sur ma présence dans ce monde, moi l'être de l'apocalypse, l'être le plus puissant de l'univers : Fëanàro.
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[Leïla La rose bleue]

Chap 2 : Descente au Bas Quartier

Je refermais l'ordinateur portable. Deux choix s'offraient à moi: foncer dans le tas et tout faire sauter, ou bien démanteler l'organisation. J'optais pour la seconde option. Je ne devais pas me faire remarquer. Je ne pouvais pas m'offrir le luxe de fuir à nouveau. J'avais déjà du m'exiler d'une dizaine de mondes en à peine cinquante ans. Je soupirais. Je n'avais plus qu'à me rendre dans le bas quartier.
Le bas quartier.
Ce n'était pas une banlieue ni un quartier pauvre. C'était le marché des immortels. Aucun mortel ne connaissait son existence. Chaque grande ville humaine en possédait au moins un. Celui de Valence se trouvait derrière une boutique d'antiquité.
Je ne mis guère longtemps à y parvenir. Je pénétrais dans la boutique déclenchant la clochette. Immédiatement le vendeur, en réalité le garde, m'accueillit.

"- Je ne pensais te revoir avant le siècle prochain."

Je fis volte-face. Cette voix mêlant distance et proximité, était ce.... Un jeune homme de 28 ans en apparence au longs cheveux noirs de jais se tenait devant moi. Il tenait à la main un livre ouvert, sans doute lisait il avant mon arrivée, et ne me quittait pas des yeux. Je le toisai à mon tour et répliquai, acerbe:

"Et bien désolé de te décevoir petit frère, je suis encore en vie."

Il posa son livre sur la caisse.

"Suis moi."

Je savais que je n'avais pas à justifier ma venue ici. Il savait pourquoi et où j'allais. Nous n'étions pas très bavards lui et moi. Il me guida au sous sol et m'ouvrit la porte, un passage secret que seule la magie pouvait révéler. J'entrais dans la cité, mon frère sur les talons. Je balayais les passants d'un regard. Des phénix, des ondins, des démons, des anges, c'était plutôt bien rempli pour un mardi.

"- Tu laisses le magasin sans surveillance?

- Je remplaçais seulement le véritable gardien.

- Hn. Je sais même pas pourquoi je te dis ça, après tout, tu sais tout.

- Chacun son rôle.

- On peut dire ça."

Je m'arrêtais à un stand d'artefacts divers et variés. Je pris de quoi renouveler mon stock, épuisé récemment. Je repris une conversation avec mon cadet.

"- Tu ne fais rien contre le nouveau projet humain?

- Je ne compte pas m'en mêler contrairement à toi.

- Je fais ce que je juge digne d'intérêt."

Nous nous installâmes à une table dans un bar plus que douteux. Je commandais ma boisson habituelle : de l'absinthe.

"- Je vais être bref. Si les humains du monde de la création se mettent eux aussi à nous pourchasser, nous sommes perdus. Je ne laisserais pas faire ça.

- Les allées et venues des immortels sont déjà surveillées, Fëanàro. Nous voilà trahis dés le départ.

- Les vampires s'allient souvent avec eux pour profiter d'avantages spéciaux.

- Tu fais fausse route. Ce ne sont pas eux tes véritables ennemis."

Je bus une gorgée et méditais sur la couleur de ma boisson. Il n'était jamais clair lorsqu'il parlait, ça lui donnait un côté elfique insupportable. Mes ennemis n'étaient donc pas les vampires ou les humains. J'émis un rire bref.

"- Tu ne tenterais pas de me faire renoncer. J'en déduis que tu parles des vampires. Cependant rien ne m'arrêtera.

- Je ne le sais que trop bien."

Son ton restait monocorde, je ne pouvais pas en déduire quoique ce soit. Une serveuse vint à moi et me tendant un papier:

"On m'a donné ceci pour vous"

J'échangeais un regard entendu avec mon frère. Cela ne pouvait signifiait qu'une chose : j'étais déjà repéré. Il était vrai qu'un jeune homme aux cheveux rouge et brun avec une cicatrice sur la joue droite se remarquait facilement et je pouvais être certain que mon portrait était diffusé un peu partout dans l'univers. Je dépliais la lettre en jetant de furtifs regards à la salle.

Cher damné,

Je vous fais parvenir ce mot étant dans l'impossibilité de venir moi même à votre rencontre. Je sais que les événements actuels vous passionnent autant que moi. Je souhaiterais pouvoir en discuter avec vous dans l'avenir le plus proche,

Cordialement,

L'épéiste du ciel.

Je serrais le poing. Avoir l'audace de me faire un coup aussi bas... Je retrouverais cet épéiste et lui ferais goûter de ma lame. Personne ne devait me provoquer.
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[Leïla La rose bleue]

Dites le si ça vous intéresse, même qu'un peu in %)

Chap 3 : L'épeïste du ciel

Artagone, c'était le véritable nom de mon frère même si je continuais de le nommer par son nom elfique : Numendil, me fit signe de me calmer. Je n'avais pourtant pas dit un seul mot, mon expression devait exprimer mon intention. Je froissais le papier.

"- Hn. Cependant je crois que j'vais pas traîner ici. Leïla va pas tarder de toute façon.

- La petite humaine avec laquelle tu vis?

- Ouais. Petite est un mot bien faible. Elle est minuscule."

J'esquissais un sourire carnassier. J'étais souvent ainsi. Je changeais d'état d'âme comme de chemise, passant d'une pulsion meurtrière à un léger sarcasme. Il ne sourit pas. Il ne souriait jamais. Je finis mon verre et me levai, nous nous séparâmes à l'entrée de la boutique sur un regard. Un regard qui voulait dire : prend garde à toi même je ne te porte pas dans mon cœur. Un regard hypocrite donc. Au fond nous tenions l'un à l'autre, par habitude peut être, comme un vieux meuble dont on ne veut se séparer. Non c'était plus que ça même si je ne voulais pas me l'avouer. Nous partagions les mêmes douleurs, portions presque les mêmes croix.
Je poursuivais ma route. Je savais que je le retrouverais toujours au détour du chemin, c'était ainsi depuis notre naissance et ce serait la même chose pour notre mort. Mes sens étaient en perpétuelle alerte comme toujours. Je n'étais jamais tranquille, jamais apaisé. Vivez des siècles pourchassés comme le dernier des parias et vous fonctionnerez de la même manière.

Soudain je pressentis quelque chose : j'étais suivi. C'était pas ma veine. Leïla tenait à discuter ce soir et elle était capable de fourrer son nez dans mes affaires. Elle ne se doutait pas du tiers de mes activités bien entendu... Je décidais de tourner dans une ruelle étroite et sombre, le parfait cliché pour me débarrasser du gêneur. Je me retournais. Il m'avait suivi jusqu'ici, il voulait donc bien ma peau. Sans plus attendre je le saisis à la gorge et lui broyais joyeusement les cervicales.

"AAaaaaaaahhh!!!"

Je scrutais la pénombre. Qu'est ce que c'était encore? On ne pouvait plus tuer en paix? J'avançais encore et tombai nez à nez avec une jeune fille tremblante.

"Ne me faites pas de mal..."

Je souris. Non elle était trop mignonne pour être abîmée tout de suite. Je lui agrippais les poignets et lui enserrais le menton. Une fois mon visage à un cheveu du sien, je lui soufflais:

"-Je ne te ferais aucun mal si tu gardes ça pour toi ma jolie...

- Je... Je ne dirai rien...

- Bien.
Alors tu vas m'accompagner gentiment, comment t'appelles tu?

- El...Elrinna."

Mon sang ne fit qu'un tour. Elrinna... En elfique cela voulait dire épéiste du ciel. Alors c'était elle qui voulait me rencontrer? Une femelle sans défense? Je la giflai violemment et lui agrippais le col:

"- Alors c'est toujours aussi drôle de jouer au chat et à la souris? C'est toi qui a envoyé ce démon à mes trousses? Tu voulais me voir? Me voici! Et les démons j'en fais des puzzles de 5000 pièces. Tu veux peut être que je te montre aussi?!

- Non! Je... Ce n'est pas moi...

- Cesse de mentir charogne.

- Lâchez moi vous me faites mal! Je viens vous parler en tant que représentant du monde des Aléars!"

Je la lâchais.

"-Le monde des Aléars n'est que ruine depuis la chute des Aléars.

- Mon père règne sur ce monde, il m'a envoyée vous quérir.

- Ne me prends pas pour un abruti. Tu es donc une elfe? Une noble en plus de cela? Et assez naïve pour vouloir me faire croire que ton cher père se soucie de mon sort? Sais tu seulement qui je suis réellement?"

J'attendais une réponse claire. Elle se tut quelques secondes mais fit doucement :

"- Il est dit que vous êtes un assassin.

- Je ne peux pas le nier.

- L'on dit aussi que vous vous battez contre les dieux eux mêmes.

- Tu n'es peut être pas si mal informée que ça finalement.
J'imagine que tu as également entendu d'autres rumeurs. Comme celles me décrivant comme un être sans âme et sans pitié, violant la veuve, tuant l'orphelin; comme un dangereux sanguinaire qui n'aurait qu'en tête sa vengeance?

- .... C'est aussi ce que l'on raconte. Mais je suis certaine que vous êtes bon!"

Je ris franchement. Naïve, puritaine, il ne lui manquait que les longs cheveux blonds et l'auréole! Elle n'était pourtant pas rassurée. Je répliquai:

"- Tout dépend du domaine. Il me semble que tu es venue ici sans l'autorisation de personne pour appeler à l'aide, n'est ce pas?

- Je... Ils ne savent pas que je suis ici. Je ne dirais rien!"

Je sifflais d'exaspération. Non elle n'avait pas un soupçon de jugeote...
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[Leïla La rose bleue]

Chapitre 4 : Délibération

Je repris calmement:

"Donc si je tue, personne ne le saura?"

Elle comprit son erreur. Je souris en dévoilant mes canines. Ce serait son ultime erreur.

"Aaaaaaaahhhhhh!!!!"

Encore? Une fois c'était déjà désagréable alors deux. Ce n'était pas l'elfe, mais une autre jeune fille qui passait par là. Impossible de la tuer ici... Je la saisis par le poignet et la forçais à me suivre à travers les ruelles. La ville était un vrai labyrinthe et, au rythme ou j'allais, semer quelqu'un ne posait aucun problème. En l'espace de quelques minutes nous ressortions sur les boulevards. Elerinna, essouflée, me dit:

"- Vous devez m'écouter. Nous avons besoin de votre aide.

- Hn.

- Nous sommes de la même race, vous devez m'aider.

- J'ai n'ai aucun devoir pas plus que je n'ai de droit."

Je venais d'apercevoir Leïla, carton à la main. Elle traversa dans ma direction. Je la sentais tendue, son concours l'avait travaillée. Elle avait besoin de moi et j'avais encore cet fichue pimbêche sur le dos. Je ne pouvais pas faire semblant de ne l'avoir pas vu, elle me suivrait. Et l'elfe ne me lâcherait pas. Je grimaçais légèrement, j'étais contrarié. De toute façon il était trop tard pour faire demi tour, Leïla était là.

"- Lu. On rentre ensemble puisque tu es là."

C'était un ordre. Je ne m'y opposerai pas, pas cette fois ci. La jeune humaine ne remarqua même pas qu'on nous étions trois à faire le chemin. Une fois dans l'immeuble, je refermais la porte brutalement et évitais de justesse la confrontation avec l'envoyée des Aléars. Je soufflais un peu. Mon répis fut de courte durée. A présent j'allais jouer au psy.

"- Bon ben j'aurais essayé.

- T'as pas encore les résultats, commence pas.

- Bah t'aurais vu leur tronche.

- Ils se doivent de rester inexpressifs, Leïla...

- C'est super motivant pour nous.

- Je te sers un verre?

- Ouais j'en ai besoin."

Je lui servis donc sa vodka orange. J'étais rarement serviable, je ne l'étais même jamais. Elle ignorait tout des concessions que je faisais pour elle. Sa détresse mettait ma fierté à rude épreuve. Je me rassis, elle posa sa tête contre moi. Je laissais s'installer le silence et me concentrais sur le rythme de nos respirations. On frappa.

"- Putin... Encore le concierge qui a laissé rentrer n'importe qui."

Elle se leva pour ouvrir.

"- On m'a dit que Fëanàro résidait ici, je tenais à insister sur ma requête."

Encore elle? Je me levais mais Leïla n'avait pas pu retenir la détermination à tout épreuve incarnée. Elle se planta devant moi avec un regard plein de reproche. Je la toisai et finit par lâcher:

"- Je ne ferais rien, ton monde ne m'intéresse pas et le sort des elfes est le dernier de mes soucis.

- Vous reniez donc ce que vous êtes? Les vôtres ont besoin de vous.

- Les miens? Les miens résident à la Forêt Noire, non en Alëars.

- Nos destins sont liés, vous le savez parfaitement."

Elle venait d'employer le mot qu'il ne fallait pas, pas avec moi. Le destin. Tant pis pour ma couverture, Leïla l'aurait su un jour ou l'autre. J'enfonçais mon poing dans le mur à un cheveu du visage d'Elerinna et lui fit, menaçant:

"- Sors d'ici ou tu sortiras morceau par morceau.

- Je ne bougerais pas. J'ai parcouru l'univers pour vous trouver. Je ne peux reculer. Vous... Vous êtes notre dernier espoir..."

Sa voix tremblait, elle allait craquer. Tant mieux, j'allais pouvoir en profiter. Je m'apprêtais à enfoncer un peu plus le clou lorsque Leïla se fit entendre:

"- Fëanàro. C'est quoi cet histoire?"

Je restais silencieux. Me voilà mis au pied du mur par deux femmes. Décidément je faiblissais en ce moment.
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[Néfertari Yuy]

Je suis l'histoire moi, hein ! ^^
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Aller, hauts les cœurs ! Le sort en est jeté à présent, et que la victoire soit à nous !

[Leïla La rose bleue]

Hésite pas à donner ton avis alors

Chapitre 5: Cohabitation

J'avais du cédé à Elerinna, pour un temps seulement. Leïla ayant pris son parti, elle résidait depuis une semaine dans notre appartement. Et j'avais un poids en plus dans ma misérable existence. Je m'étais renseigné à son sujet. Elle n'avait pas menti : fille du seigneur des terres elfiques d'Alëars, elle s'était enfuie de chez elle pour me trouver et pensait me ramener dans son monde. Son monde allait mal, je le savais bien. Les Alëars étaient une race première: on ne sait comment ils sont apparus, mais ils ont toujours été là. Ils maîtrisent la magie comme nous manions la petite cuillère, avec aisance. Mais un jour ils sont entrés en déclin et leur planète les a suivis. Plus aucun Alëars n'a été aperçu depuis des siècles; la planète, elle, a sombré malgré les nombreux efforts des elfes y résidant.
Et moi dans cette histoire? C'est là toute la réflexion étrange de ma jeune invitée : je suis un elfe, donc je vais me soucier de leurs sorts par altruisme. Les elfes de mon monde auraient peut être agi ainsi, pas moi. Parce que je ne suis pas totalement des leurs. Combien de fois me l'a t-on répété? "Tu n'es pas comme nous" "Tu es différent" ou plus simplement "bâtard".


J'imagine que cette partie de mon histoire n'est pas parvenue jusqu'aux oreilles de notre princesse. Pourtant j'étais obligé de supporter cette pimbêche avec ses grands airs.

"- Pardonnez-moi. Je cherchais vos écuries."

Je retenais mon poing. C'était ainsi depuis six jours....

"-Il n'y a pas d'écurie dans ces villes....

- Suis-je étourdie! On raconte que vous voyagez à dos de dragon, est ce vrai?

- Ça m'est arrivé mais pas ici...

- Les dragons sont pourtant réputés pour leur animosité envers les elfes.

- Bien. J'ai recueilli mon dragon alors qu'il n'était qu'un œuf, j'étais encore moi-même un enfant. Sa mère avait été tué par les miens malgré ma tentative pour les en empêcher. J'ai voulu l'élever en cachette dans ma chambre, mon frère aîné l'a découvert et l'a fait fuir. Nous sommes restés des siècles séparés. Mais un jour je suis revenu, il était tombé aux mains des orques. Je l'ai libéré et depuis nous nous sommes promis de nous venger de tous ceux qui avaient tenté de nous monter l'un contre l'autre : les orques, les elfes, mon frère, tout le monde. À présent que tu sais pourquoi je n'aiderai jamais ton peuple, vas-tu me laisser en paix?

- Je comprends votre rancune mais vous ne pouvez pas leur en vouloir éternellement. Ils avaient peur pour vous, ils voulaient vous protégze.

- Ma mère m'a toujours protégé sans me mentir."

Je me levais et sortis. Cette fille était une véritable plaie. Que connaissait elle de mon peuple? Le peu qu'elle avait lu ou entendu n'était rien. Je sentis un regard douloureux sur moi : Leïla. Elle avait cette faculté de posséder dans les yeux toute la douleur du monde, tout l'espoir et une once de compassion. Je fis, histoire de la rassurer:

"- Tu n'y es pour rien. Tu pensais bien faire.

- Pourquoi tu ne la mets pas dehors?

- Je suis sans doute trop bon..."

Elle me sourit.

AAaaaaaaaahh!!

Je bondis, ce cri strident ne pouvait être qu'Elrinna.

"- Qu'est ce qui se passe?

- Une ombre, un..."

Inutile de poursuivre cette conversation, j'avais compris : un démon. Je revins au salon prévenir Leïla. Je me stoppais et esquivais de justesse une table basse. Je relevais les yeux vers mon ennemi pour le voir disparaître, la rouquine dans les bras. Je serrais des dents.

"Non... Non. Nooooooonn!!!!!"
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