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Un vent nouveau

 
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laoshindée
Mercenaire bishiste et noteuse
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MessagePosté le: Mar Avr 19, 2005 22:21    Sujet du message: Un vent nouveau Répondre en citant

Le principe : que je finisse (enfin) une de mes histoires.
Les règles : je me suis imposée le fait de devoir écrire mes images. Je m'explique, dans ma tête je vois des images et j'essaye de taper cette histoire. Comme c'est dans mes goûts du moment, inspiration scénarii manga yaoi.
Le résultat : clémence s'il vous plaît, c'est un écrit fait sous la contrainte (de ma volonté, mais contrainte quand même Laughing ), cela doit se ressentir. *note pour moi-même, j'aurai peut-être dû le dire après*
Je ferai plusieurs posts, c'est mieux je trouve.

PART 1 : LA PLUIE.





Nao-16 ans
Masa-27 ans

Aujourd’hui c’est mon dernier jour de classe, à partir de demain je rejoindrai l’horizon que je vois par la fenêtre. J’irai à la mer pour la première fois de ma vie. Un objet vient de rebondir sur mon front. Je regarde et je vois une boulette de papier. Je détourne la tête, ça vient de Fuji-chan, il a le don de faire 5 clins d’œil à la seconde, je lui souris.

Alors, Nao-chan, tes premières vacances sans moi, comment tu les sens ? Very Happy Je sais que je ne dois pas trop m’inquiéter pour toi, tu seras entre de bonnes mains. C’est bien Masa-san qui te prend en charge ? c’était gentil à lui de te proposer, je suis désolé que ce ne soit pas moi qui puisse t’aider L Ma tante a le chic pour…enfin tu vois quoi… A plus Wink

Je sais bien que ce n’est pas sa faute, rien n’est de sa faute.
Quand j’étais plus jeune, ma mère s’est remariée avec un homme qui avait déjà deux enfants : l’aîné Masa, et Kyo qui avait le même âge que moi. Un soir mon beau-père est allé chercher Kyo à son cours de piano, il pleuvait, la route était glissante, ils ne sont jamais rentrés.
Masa décida de monter à Tokyo pour nous envoyer de l’argent, tandis que ma mère sombrait dans l’alcool et moi dans un mutisme profond que seul Fuji-chan pouvait briser grâce à sa joie naturelle. Depuis peu, ma mère avait replongé en dépression, Masa-san en avait eu vent je ne sais comment (l’odeur de l’alcool traverse-t-elle les combinés téléphoniques ?) et m’avait annoncé par lettre qu’il s’occuperait de moi cet été.
Encore un jour de pluie…Je fouille dans mon sac mais bien sûr j’ai oublié de prendre de quoi me couvrir. Je cherche Fuji-chan du regard, inutile, il est parti plus tôt des cours, c’est vrai. Je lève les yeux sur les nuages lourds et je me résigne à être trempé.
« Je crois que ce n’est pas une bonne idée, dit une voix profonde ».
Je me retourne vivement et mon nez rencontre quelque chose de dur. Je laisse échapper un petit « Aïe ! ». Alors, deux yeux noirs comme un puits me fixèrent avec inquiétude :
« Ca va ? Je t’ai pas fait mal au moins ? Je suis désolé, fais voir ton nez…Non c’est bon, il ne saigne pas et il n’est pas cassé, un sourire fugace passa sur ses lèvres.
-Que me voulez-vous ?, dis-je d’un ton rude.
-Te raccompagner chez toi, moi j’en ai un.
-Un quoi ? demandai-je, de plus en plus intrigué
-Un parapluie bien sûr ! Qu’est-ce que tu imagines ?, il reprit un visage sérieux.
Je ne peux m’empêcher de le regarder, lui, ses paumettes rosées, ses cheveux couleur corbeau qui lui tombent régulièrement sur le front, si on ne perçoit pas le fait que son menton soit rasé, on peut facilement le prendre pour une femme, du moins la tête.
-Si t’as fini de me dévisager comme le dernier crocodile en Alaska, allons-y, il se fait tard, lança-t-il.
« Le dernier crocro en… » Je n’ai pas le temps de penser, ses pas sont trop rapides, je n'ai franchement pas envie d'être mouillé.
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Shini Jr
Tatie floodeuse, jamais sans ma porte
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MessagePosté le: Mar Mai 31, 2005 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

la suite stp ^^
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Sandrock
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MessagePosté le: Mer Juin 01, 2005 12:33    Sujet du message: Répondre en citant

Euuuuh....idem ^^

lol
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laoshindée
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MessagePosté le: Jeu Juin 02, 2005 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Désolée mais avec les révisions et mes pauses dojin yaoi, j'ai pas eu le temps d'avancer, je n'ai tapé que la moitié de la partie 2. Je poste la suite dès que possible, merci de votre intérêt Wink
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MessagePosté le: Jeu Juin 02, 2005 13:33    Sujet du message: Répondre en citant

Mais tinkiète, on peut très bien attendre ^^
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MessagePosté le: Jeu Juin 02, 2005 13:56    Sujet du message: Répondre en citant

ya pas de soucis !! passe ton bac d'abord Razz
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laoshindée
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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2005 14:06    Sujet du message: Répondre en citant

PART 2 : LA NUIT



Quelques minutes plus tard je reconnais la petite haie de rosiers dans mon jardin. Comment peut-il savoir que c’est ma maison ? Je me tais, voulant en apprendre le plus possible. Mais alors qu’on s’approche de la sonnette, je me souviens que…que m’attend quelqu’un…Quelqu’un qui ne doit pas rencontrer cet homme au parapluie. « C’est bon merci, laissez moi là. » dis-je en m’inclinant. Cette fois un rire franc éclate, comme le tonnerre. Il pose sa main sur mon épaule et approche sa tête de mon oreille : « Maintenant que je t’ai retrouvé, je te garde pour toujours ». Ma nuque se spasme et je la frotte vigoureusement. Déjà, il sonne, trois longues fois. Ma mère ouvre la porte : « Ah, c’est toi, entre, la masse de cheveux ébouriffés et d’haleine alcoolisée poursuit, je pense que tu vas reconnaître l’intérieur…On a pas changé grand chose, tu coucheras au premier ce soir.
-Mais maman j’ai toujours dormi dans la chambre bleue !
-Tais-toi, c’est à ton frère, Masa, que je parle ! »
Je tourne rapidement ma tête vers lui (d’ailleurs mon cou craque) et je préfère courir dans ma chambre. Oui, je préfère fuir plutôt que de l’affronter, cet inconnu à qui pourtant je devrais être reconnaissant.
Je sens que la soirée va me sembler une éternité, un siècle avant que leurs voix se taisent, un millénaire avant qu’il parte. Pourquoi a-t-il fallu que la cloison soit si mince ! Je jette un point rageur sur mon oreiller. Réagis ! c’est idiot de s’être caché, maintenant assume ! J’entends leurs rires, se moquent-ils de moi ? Ma poitrine se gonfle, puis retombe. J’ouvre le loquet de ma porte et je me retrouve aussitôt nez à nez avec Masa. « Ah, je venais justement te chercher, ta mère et moi étions en train de regarder les albums photo. Tu es très doué tu sais, avec autant de talent tu comptes devenir professionnel ?
-Oui, mon dossier a été accepté à la Blisher School, j’ai un mois pour décider si je vais à Tokyo ou à New-York pour poursuivre mes études. Une pointe de fierté apparaît dans ma voix, je regrette aussitôt ma vanité.
-Tu as décroché la fameuse bourse ? Masa hausse un sourcil, son regard se décroche du mien et se tourne vers ma mère. Tu dois vraiment être fière de lui.
-Oh ! pour les études et la photographie, c’est un bon garçon ! mais il est toujours dans son monde. D’ailleurs Nao, mauvais hôte, montre à Masa sa chambre, je vais me resservir un verre pendant ce temps…
-Masa-san ! Je le vois qui s’apprête à retirer la bouteille de la table mais ses mains retombent près de son corps. J’empoigne la rampe et je commence à compter les quatorze marches qui me séparent de l’étage du dessus.
-Qu’est-ce que tu baragouines Nao ? Tu fais des maths ou tu repères la marche éventrée, c’est la onzième si je me souviens bien. Mais j’avais envoyé de l’argent pour qu’on la répare, tu dois t‘en souvenir non ? Attends, que je réfléchisse, c’était la deuxième année de mon installation à Tokyo, je commençais enfin à pouvoir manger à ma faim. J’en ai des choses à te raconter ! mais nous aurons tout le temps cet été.
-Masa-san, pourquoi tu ne t’es pas présenté tout à l’heure ?
-Ah, c’est ce qui te tracasse en fait. Et pourquoi tu ne m’as pas demandé ? Sa voix semble provenir d’un gouffre : j’espérais que tu me reconnaisses. Clap ! Bon, j’ai eu une longue route, je vais me coucher si tu le veux bien. Effectivement rien a changé ici…déjà il me referme la porte au nez.
Je suis stupéfait, mon cœur bat à cent à l’heure. Le claquement de ses deux mains jointes résonnent en écho dans ma tête. Je redescends, ma mère est allongée sur le canapé, je range la table et couvre la plus grande amatrice d’alcool que je connaisse avec un plaid.
Il est 22 heures, je suis allongé, il fait chaud, je n’ai pas mangé et je ne dors pas.
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MessagePosté le: Lun Juin 27, 2005 14:13    Sujet du message: Répondre en citant


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laoshindée
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MessagePosté le: Mer Fév 28, 2007 22:12    Sujet du message: Répondre en citant

HA-HA ! Non je vais bel et bien la finir cette fic >_<, même deux ans après xD !!!! J'avais prévu de faire quatre parties (comme de par hasard) mais peut-être qu'une cinquième serait plus sage vu la longueur de la Part.4 Rolling Eyes . C'est assez marrant d'éditer un ancien ~travail~ avec son style particuier, un peu diiicile aussi ^o^.




PART 3 : LE DOUTE


Un souffle fait doucement voler les cheveux de mon front.
Je murmure : « M’man ?… ». Le souffle est parti. Une éternité plus tard, je me lève, affamé, les narines brusquées par l’odeur du café.
« Et bien, il était temps ! Tu sais qu’on part dans deux heures ? Attrape ! »
Par réflexe mes mains se referment sur un petit pain rond. Je m’assois et il me demande ce que je veux comme boisson, je laisse mes traits s’étirer un peu quand il prononce « jus multivitaminé ? ». J’entreprends consciencieusement de manger quand une main me tâte le buste : « Effectivement t’en as bien besoin, dit-il en posant un grand verre sur la table, t’as réussi à être dispensé de sport ou quoi ? »
Sous le contact chaud, je frémis, me tournant vers ses yeux si noirs. Ils m’aspirent. J’aimerai répliquer mais encore une fois mes lèvres sont scellées, mes doigts, crispés, se referment sur le rebord du meuble.
« Allez dépêche toi de finir, de toute manière, il paraît que ça plaît aux filles maintenant », il sourit et quitte la pièce.
J’ai envie de pleurer.
De retour dans ma chambre, j'étouffe à grand peine un cri de rage. Ma tête va exploser. Les coussins à l'autre bout de la pièce, le souffle court, je m'affale contre mon lit, laissant le matelas reposer ma nuque douloureuse. "Pourquoi j'y arrive pas?". Une voix s'insinue mais je la repousse. "C'est pas comme si c'était un étranger, il ne doit pas être un étranger". La voix encore, plus forte mais je refuse de l'écouter. "Je suis nul, nul, nul, nul ... un sale égoïste ! Après tout ce qu'il a fait pour nous, pour moi! ". La culpabilité empoisonne ma bouche, parcourt ma poitrine et s'attaque à mon ventre. "T'oublie hypocrite ! t'as peur de t'attacher, tu lui as jamais pardonné de t'avoir abandonné, toi, tout seul, avec elle, vampirisant ton bonheur, t'empêchant de sortir, de te faire des amis, de vivre!". Finalement vaincu, je m'assois contre mon lit.
Une éternité plus tard des coups frappent à ma porte :
"T'as besoin d'aide?"
"Non, non, c'est bon, j'ai fini dans cinq minutes", je réponds précipitamment. En un bond je suis de l'autre côté de la pièce, jetant pêle-mêle des vêtements pris un peu au hasard.
Cinq minutes après, un gros sac de sport sur l'épaule, je me dirige vers la porte d'entrée où m'attendent ma mère et Masa. Je suis surpris quand elle m'enlace, de plus en plus fort, jusqu'à ce que je murmure "maman". Elle se retire sans me regarder et la tête basse, disparaît dans la cuisine. Mes yeux se lèvent alors sur Masa qui me tourne le dos. Sans un mot, nous montons dans sa voiture et enfin il me sourit de nouveau.
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Dernière édition par laoshindée le Dim Mai 06, 2007 22:42; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Mai 06, 2007 22:40    Sujet du message: Répondre en citant

Huhu comment j'ai encore oublié de poster, m'enfin c'est fini. Ahlala, vive les clichés, c'est tellement exutoire !

PART 4 : LA ROUTE


"T'es vraiment pas du genre à parler toi ?" remarque moqueusement Masa. Alors qu'il termine sa phrase, l'air d'Amélie Poulain résonne et je déplie mon téléphone.
"C'est marrant, c'était ma précédente sonnerie" commence abstraitement Masa mais je le silence du regard.
-Ah, Fu-chan. Non, toujours sur la route. Vraiment ? Ah, c'est dommage. D'accord, je t'envoie un message là-bas. Bye bye.
-Comme quoi il t'arrive aussi de sourire ! Petite amie ?
-Meilleur ami....
-Fu, comme Sakamoto Fuji ?
J'acquiesce de la tête, affichant ma surprise.
-Héhé, dire que c'était ton meilleur ennemi à l'époque. Je ne compte plus les fois où j'ai du m'excuser parce que vous préfériez vous taper dessus au lieu de jouer pendant que je vous gardais.... Bah, vous continuerez de vous voir....
Il finit sa phrase dans un soupir et je fronce les sourcils.
-Comment ça ?
Son sourire narquois fond instantanément. Il se mordille la lèvre, indécis, puis son expression faciale change du tout au tout. C’est la première fois qu’il est sérieux sous mes yeux, il me fait penser à ces bustes de marbre blanc, fiers mais doux.
-Oui, Tokyo, enfin si tu le veux bien sûr. Pour l'année prochaine New-York me semble difficile mais en faisant des efforts...
-Tokyo ?
Il passe rapidement la main dans ses cheveux.
-Ta mère vient d’entrer en clinique. Aujourd'hui. Soit trois mois de cure et neuf mois de suivi thérapeutique. Puis, selon ses progrès....
Là, je n'écoute plus, je me sens littéralement bouillant de rage.
-Je veux descendre. Je veux descendre ! JE VEUX DESCENDRE PUTAIN !
-Okay, okay, calme toi.
Il donne un coup de volant sur la droite vers une borne d'arrêt d'urgence et à peine la voiture est-elle arrêtée que je m'échappe. J'entends à peine son "Attends!" et je saute par dessus le muret pour dévaler la dangereuse pente. J'arrive assez vite en bas et je cours jusqu'à ce que je manque m'étouffer en avalant une gorgée d'air salée. Je stoppe net, toussant à en avoir les yeux en larme, mes mains entourant une gorge irritée. Je rouvre les paupières et tourne mon regard. Je suis bouche bée. 'C'est la mer ?!'
Je m'avance afin que les vagues viennent lécher mes basket et je laisse l'écume embrasser mes doigts. Un petit rire heureux m'échappe mais je me souviens vite du pourquoi je suis ici. J'aperçois une sorte de trou dans les rochers et je m'en approche. A l'intérieur, le sable y est humide mais je ne m'en embarrasse pas. Mon appareil photo me manque, je l'ai laissé dans mon sac. Je me maudis silencieusement ainsi que Masa avant de faire l'inventaire de ce qui me plaît. La forte odeur des algues, le bruit du sable qui glisse, le cri des mouettes et le son que produit l'eau en mangeant la plage. Le décor semble uni mais en réalité il est protéiforme, ses nombreux détails m'attirent.



PART 5 :


Une ombre me sort de mes pensées. Je reconnais sa silhouette. Il entre à son tour, déposant un pull sur mes épaules. Je me rends compte que je tremble de froid alors je l'enfile. Le soleil est déjà bien bas... 'Il m'a attendu là-haut tout ce temps?'. Je repose mon menton sur mes genoux et je fixe l'extérieur. Le silence le rend nerveux, je l'entends se passer les mains sur les bras, se les frotter, il soupire. Il finit par annoncer :
"Je suis désolé. Mais...
- Pas de mais !
Je le coupe sèchement. Je sens la colère gronder dans mon ventre.
- C'est elle qui a voulu qu'on ne te dise rien. C'est plus facile pour elle, enfin elle le pense, que tu ne sois pas là pendant sa guérison.
Là, je suis blessé. Je resserre mon étreinte autour de mes jambes. Visiblement, Masa le remarque.
- Comprend-la. Ta mère a besoin de faire ce chemin seule, c'est trop facile de compter sur toi, tu as toujours cherché à la protéger. En un sens, c'est plus confortable. C'est aussi malsain. Elle s'inquiète beaucoup pour toi, elle veut que tu ailles de l'avant...
- Elle, elle, elle, et toi alors ? T'as quoi à faire dans cette histoire ? Que je sache ça fait des années qu'on s'est pas parlé !
Je me retiens de lui hurler dessus avec difficulté. Ma rage m'étonne moi-même mais ce qui me choque encore plus c'est l'expression de Masa quand je tourne ma fureur vers lui.
- C'est vrai, ça fait des années que tu ne m'as pas parlé. J'aurais peut-être du insister....
J'ouvre la bouche dans une muette protestation. Encore une fois, il devient nerveux, jouant avec le tissu de son hoodie.
- Mais tu sais, je me suis toujours tenu au courant de ce qui se passait dans ta vie.
- Alors c'est injuste. Parce que moi je sais même pas qui tu es, je sais rien, rien du tout.
Ses orbes abyssales se posent sur moi et ses lèvres s’étirent avant que le bout de sa langue ne les humidifie. Il avale et tandis que sa pomme d’Adam remonte, avec elle les premières notes de son histoire à Tokyo. Il résume, année après année, sans concessions, sur un ton ne trahissant ni nostalgie ni dégoût. Ce n’est pas moi qu’il regarde, c’est son passé. Pendant ce temps, les sensations d’hier me reviennent : frustration et culpabilité.
- Voilà, ça n’était pas toujours facile mais je m’en sors pas si mal.
Il conclut avec un air satisfait même si sa voix appelle implicitement mon approbation. Je reste silencieux. Juste avant qu’il ne craque de nouveau sous la tension, je lui révèle piteusement :
- Je suis désolé.
Je veux rajouter que ‘je suis mort de honte de m’être si longtemps apitoyer sur mon sort alors qu’il devait affronter pire, qu’à sa place je n’aurai pas tenu le coup, que je l’admire et le remercie sincèrement’. Ces pensées s’étranglent dans ma gorge. J’arrive à balbutier :
- Tu n’es pas un étranger.
Il me sourit franchement et une étrange lueur de malice illumine ses yeux.
- Pour moi aussi c’est pas évident de te traiter comme mon petit frère, j’ai perdu l’habitude. Peut-être...
Il se place derrière moi et m’encercle avec ses bras dont les manches retroussées en montrent le blanc laiteux. Sa respiration chatouille mon oreille :
- Peut-être je ferai mieux d’être ton amoureux.
Les secondes s’écoulent. Ses doigts glissent, écartés, sur ma cuisse et sur mon épaule. Je suis toujours imperturbable.
- Ah, si je ne peux même pas te taquiner... Que tu ne bronches pas quand je raconte mes déboires affectifs avec d’autres hommes, passe encore, que tu ne réagisses pas quand je te séduis m’intrigue.
J’ignore sa déception et lui réponds simplement :
- Fuji fait tout le temps ça. Il est homosexuel aussi.
- Hein ?! Et tu le laisses ? Attends, t’es gay ?
- Je sais pas. Je me suis jamais posé la question, la sexualité m’intéresse pas.
Je pose ma tête contre son cou, risquant un petit sourire. Il me caresse brièvement la joue du revers de sa main.
- Te relaxe pas. Il est temps de reprendre la route, on y voit plus rien ici.
J’opine du menton et me relève. Il me suit à l’extérieur. Les couleurs sont différentes, un bleu cyanotype se dégrade, luttant avec des ténèbres aussi sombres que les cheveux de Masa.

‘On s’est pas tout dit mais maintenant on a le temps de se parler.’
- Oh et tu sais, à propos de Tokyo...
Je le coupe.
- Je vais y réfléchir sérieusement. Je ne peux rien te promettre si ce n’est que je vais apprécier ces vacances du mieux que je peux.
- Bon esprit. Le premier arrivé choisit sa chambre ?
- Tu te fais pas un peu vieux pour ce genre de jeu ?
Je recule en trottinant avant de me détourner et détaler.
- Gare à toi si je te rattrape ! lance-t-il en se mettant à ma poursuite.

‘Aucune chance!’
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